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[Mois des créatrices] Véronique Demange – Reliure Demange

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[Mois des créatrices] Véronique Demange - Reliure Demange

Véronique Demange - Reliure Demange

Bonjour Véronique, pouvez-vous vous présenter ?

Véronique Demange, je suis relieur et restaurateur de livres anciens et contemporains à Bourges depuis le 1er juin 2021. Je suis diplômée des Beaux-Arts de Versailles en Arts de la reliure et de la dorure et j’ai suivi ensuite des formations à Atelier d’Arts Appliqués du Vésinet en région parisienne, dont une portant sur la dorure sur tranches.

Je propose trois prestations :

  • La restauration : réparer les déchirures des pages et replacer des feuilles froissées ou des feuillets séparés dans les livres, confectionner un nouveau dos, consolider une structure du livre en préservant son intégrité, son époque ;
  • La reliure : démonter entièrement le livre, ses couvertures, ses cahiers, réparer les manques, pour remonter l’ensemble avec une nouvelle couverture ;
  • La création : créer des chemises, des étuis sur mesure pour la conservation, créer des carnets d’écriture ou d’esquisses, des livres d’or, tous originaux et personnalisés.
Véronique Demange - Reliure Demange

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre activité ?

L’idée originelle de mon projet était de redonner vie ou de restaurer des livres pour conserver notre patrimoine. Aujourd’hui, mes prestations répondent à des besoins de transmission, de conservation d’un patrimoine, d’offrir une belle reliure, un livre d’or personnalisé, de réaliser des brochures de luxe pour imprimeries…. Je n’avais pas pris en compte une donnée : celle de l’émotion de mes clients lors de la restitution d’un livre qui a une Histoire.

Votre activité possède-t-elle des spécificités liées à l’entreprenariat féminin ?

Aujourd’hui, les femmes sont très nombreuses dans les métiers d’Art. En reliure, elles se sont imposées après 1925 comme Rose Adler au début du XX, lors de la période Art déco ; spécialiste en reliure, elle a joué sur la préciosité des matériaux et développé de nouvelles techniques de la doublure bord à bord. On citera également Jeanne Legrand ou Germaine de Coster… La femme n’est plus contingentée au poste de la couture des cahiers comme aux siècles passés dans les grands ateliers.

Pour obtenir un marché, convaincre, diriger un atelier, une femme est tout aussi compétitive et créative. Notre approche et notre vision en tant que femmes sur notre métier font évoluer notre métier parmi les hommes. Il faut convaincre deux fois plus, mais c’est un challenge.

« La difficulté de réussir ne fait qu’ajouter la nécessité d’entreprendre. », Beaumarchais.

Entreprendre au féminin c’est marcher dans les pas de ces femmes à mon humble niveau : apporter mon regard, ma sensibilité, mes compétences, prendre mes décisions, déterminer les buts de mon entreprise, rencontrer d’autres entrepreneuses.

Véronique Demange - Reliure Demange

Pourquoi avoir choisi de tester cette activité via la couveuse d’entreprises Solen Angels ?

Ma décision de franchir le cap pour entreprendre a pris quelques années de réflexion avec beaucoup de questions polluantes. C’est un ensemble de rencontres, de choix et d’envie d’entreprendre dans ce métier artisanal qui m’ont poussée à franchir la porte de la couveuse Solen Angels, après un travail sur mon business plan, accompagnée par Alison Sénée à la BGE.

Je ne connaissais pas la couveuse et encore moins ce qu’était une couveuse. Me lancer seule dans l’entreprenariat m’apparaissait compliqué. Gérer, communiquer, travailler, toute cette complexité liée à l’entreprise n’est pas innée.

A la couveuse, je suis accompagnée d’une équipe bienveillante. Je teste la viabilité de mon entreprise, me remet en question si une décision n’est pas adéquate. Mon projet évolue avec les mois. On se crée un réseau, des liens entre couvés, et surtout nous ne sommes pas seul face aux obstacles.

Le tutorat de la couveuse en comptabilité et en administration, ses propositions de formations m’apportent une grande sérénité, me permettent de me concentrer sur mon activité, de la tester, de me construire un réseau nécessaire auprès d’interlocuteurs dans ma région, tout en m’apprenant petit à petit à devenir cheffe d’entreprise.

Un mot pour la fin ?

Merci à l’équipe de la couveuse et à Anne-Lucie Clausse, sa fondatrice.

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